Le vélo : une histoire vieille de deux siècles
La pratique du vélo connaît un essor extraordinaire actuellement en France, comme partout dans le monde. L'avènement du vélo électrique y est pour beaucoup. Les ventes explosent. L'industrie du cycle tourne à plein régime. En 2020 en France, il s'est vendu 2 684 000 de vélos pour un chiffre d'affaires dépassant les 3 milliards d'euros. Même son image a changé. De ringard, elle est passée à tendance. Une tendance qui touche désormais toutes les couches sociales. Aujourd'hui, cadres supérieurs et chefs d'entreprises quittent les terrains de golf pour enfourcher un vélo. Il est bon ton de se lancer sur les routes d'un Relais et Châteaux à un autre Relais et Châteaux.
Ce nouvel engouement pour le vélo arrive après deux siècles d'histoire de la bicyclette, un moyen de locomotion qui a connu son heure de gloire avant de tomber dans l'oubli populaire à cause de la démocratisation de l'automobile.
Tout commence en 1818. Lorsque Karl Drais, baron de Drais von Sauerbronn, invente un engin à deux roues, appelé vélocipède ou draisienne, ancêtre de la bicyclette. Il s'agissait de deux roues en bois reliées par une poutre sur laquelle était fixée une selle. Pour avancer, il fallait pousser avec les pieds. Ludique mais fatigant.
Il faut attendre 1861 (43 ans après) pour qu'un artisan serrurier et charron français du nom de Pierre Michaux ait l’idée de créer et mettre une manivelle sur la roue avant d'une draisienne. Chaque tour de manivelle poussée par un mouvement de jambes en rotation entraînait un tour de roue. Cette invention de ce que appellera plus tard les pédales a été la première révolution technique du vélo.
Avec la machine à coudre et la machine à vapeur, la Michaudine (nom de cette draisienne modernisée) est l'invention la plus complexe à fabriquer pour l'époque. Elle séduit rapidement l'Aristocratie et les sportifs, férus de vitesse et qui trouvent dans cet engin de quoi leur procurer des émotions fortes.
C'est sur ce principe de la Michaudine, qu'en 1875 est né le grand-bi. Une roue avant surdimensionnée (aussi grande que la taille d'un homme) pour plus de vitesse. Sans freinage et instable, cette machine se révéla, à bien des égards, dangereuse et réservée aux casse-cous.
Et la bicyclette arriva
En pleine révolution industrielle, l'Europe, Angleterre en tête, va accélérer les grandes inventions qui vont changer le monde. Parmi celles-ci: la bicyclette. Et c'est à un industriel anglais que l'on doit cette invention. En 1886, John Kemp Starley met au point la machine idéale dont le concept est toujours d'actualité de nos jours. Cet ingénieur monte sur un cadre en losange deux roues d'égal diamètre. La roue arrière motrice est reliée aux pédales par une chaîne de transmission. La bicyclette est née.
En 1888, un certain John Boyd Dunlop, a l'idée de fixer des pneumatiques à air avec valve sur les roues. La légende raconte que c'est en regardant son fils faire de la bicyclette qu'il fut surpris par le bruit des roues en bois et de l'inconfort qu'elles procurent. Vraie ou fausse légende, en tout cas cette dernière trouvaille technique va lancer réellement l'ère du vélo.
En 1900, on compte en France un million de pratiquants. Les usines fleurissent, les marques aussi. Le prix des bicyclettes baisse, ce qui en fait très vite un moyen de locomotion populaire. On va à l'usine à vélo, on va aux champs à vélo, on part en vacances (1936) à vélo.
Avec les trente glorieuses et le tout automobile, le vélo connaît un rapide déclin. Il devient un objet de loisir, son utilisation est plus sportive. Avec leur automobile, les Français viennent voir passer les coureurs du Tour de France. La passion reste intacte.
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